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Togo / condamnation de Ferdinand Ayité et Isidor Kouwonou : l’Amnesty International appelle les autorités à lever les poursuites

A travers un communiqué, Amnesty International invite les autorités à « annuler les condamnations contre les journalistes Ferdinand Ayité et Isidore Kouwonou ». Le rédacteur en chef de « L’Alternative » et le directeur de publication du même journal ont été condamnés à 03 ans de prison ferme et à trois millions de francs CFA d’amende.

Ce mercredi 15 mars, le tribunal de première instance de Lomé a condamné Isidore Kouwonou, rédacteur en chef du bihebdomadaire L’Alternative, et Ferdinand Ayité, directeur de publication du même journal pour outrages envers les représentants de l’autorité publique et diffusion de fausses informations, comme l’a confirmé leur avocat à Amnesty International.

Trois (03) ans de prison ferme, plus trois (03) millions de FCFA de dédommagement. C’est la décision qu’avait rendu le juge. Et de lancer : “Les deux prévenus se sont abstenus de comparaître, dans le but d’éviter le débat”.

Pour rappel, Isidore Kouwonou, Ferdinand Ayité, ainsi que Joël Vignon Egah, directeur de publication du journal Fraternité, avaient dans une émission intitulée « L’autre journal », diffusée sur Youtube le 30 novembre 2021, qualifié deux ministres du gouvernement togolais de « faux types, de voleurs, de corrompus, de détourneurs de l’argent du pays », comme indiqué dans la citation à comparaitre, consultée par l’organisation.

Une décision de justice mitigée

En effet, après la dénonciation de ce verdict par les coaccusés et d’autres acteurs de la société civile, c’est au tour d’Amnesty International de prendre position dans cette affaire par la voix de sa directrice du bureau Afrique de l’Ouest et Centrale, Samira Daoud.

Elle dénonce notamment le verdict et trouve en cette décision un signal inquiétant contre la liberté d’expression. D’après elle, la décision n’est pas conforme aux principes du droit international et des droits humains, qui prévoient que les infractions d’outrage et de propos mensonges, même quand ils sont caractérisés, ne devraient jamais faire l’objet de peines de prison.

Affaire Ferdinand Ayité -Isidore Kouwonou une lueur d'espoir pour les deux journalistes

Quant au mandat d’arrêt dont font objet les deux journalistes, madame Samira appelle les pays concernés à ne pas le respecter, compte tenu du risque élevé pour les journalistes de se retrouver en détention, une détention « arbitraire » dans la mesure où elle repose sur une condamnation extrêmement lourde pour de simples délits de presse.

Il faut savoir que si le Code de la presse adopté en 2004 avait dépénalisé les délits de presse, celui de 2020 exclut de son champ d’application les réseaux sociaux, exposant les auteurs de publications en ligne à des peines de prison.

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