Jugé depuis plus de deux semaines devant la cour d’assises de Paris, MHD, Mohamed Sylla de son vrai nom, risque près de 20 années de prison. Le rappeur français est poursuivi pour le meurtre d’un jeune homme à Paris en juillet 2018.
MHD a nié, mercredi 20 septembre 2023, avoir pris par en 2018 au meurtre d’un un jeune homme, lynché dans le cadre d’un règlement de comptes entre bandes rivales à Paris. Cela n’a pas empêché l’avocat général de requérir, jeudi, dix-huit (18) ans de prison contre le rappeur de 29 ans.
Devant la cour d’assises de Paris, l’accusation a également requis de 13 à 20 ans de réclusion criminelle pour six autres coaccusés, dont l’un est en fuite et donc jugé par défaut. Il a par ailleurs demandé l’acquittement pour deux derniers hommes.
Piste d’un règlement de comptes
Au coeur du dossier, la mort, dans la nuit du 5 au 6 juillet 2018, de Loïc K, 23 ans, percuté par une Mercedes, roué de coups et lacéré à l’arme blanche par une dizaine de personnes.
Rapidement, les enquêteurs privilégient la piste d’un règlement de comptes entre jeunes de la cité des Chaufourniers, surnommée la « cité rouge », et celle de la Grange aux Belles, dans les XIXe et Xe arrondissements.
Selon les enquêteurs, Mohamed Sylla de son vrai nom, résident des Chaufourniers, aurait, au cours du passage à tabac, traîné la victime qui gisait à terre pour l’écarter de la voiture et lui aurait asséné de violents coups de pied dans la tête, avant de quitter les lieux.
« Je n’y étais pas »
Les raisons de ces soupçons ? La Mercedes ayant renversé la victime, filmée dans plusieurs vidéos et retrouvée incendiée deux jours plus tard dans un parking, lui appartenait. Par ailleurs, une des vidéos de la scène prise par un témoin depuis un appartement, montre un homme de type africain aux cheveux teints en blond, vêtu d’un survêtement Puma.
Or, à cette époque-là, MHD avait les cheveux peroxydés et était ambassadeur de la marque de sportswear, et certains témoins ont au cours de l’enquête affirmé le reconnaître.
Le rappeur dont la carrière a été nettement freinée par cette affaire, a toutefois nié les faits tout au long de l’instruction. « J’y étais pas », a-t-il déclaré mercredi à la barre.