C’est la première interview depuis l’annonce du report de l’élection présidentielle d’abord annoncée par le président sénégalais Macky Sall. Il a pris la parole en fin de semaine écoulée alors que des manifestations à l’échelle nationale secouaient le pays.
« Je suis pour un processus inclusif, transparent et apaisé qui me permette de passer le relais en douceur et en toute sérénité. C’est la chose la plus importante pour notre pays aujourd’hui. Vous avez raison, l’Afrique de l’Ouest traverse actuellement une période extrêmement difficile, ce n’est pas au moment où je suis sur le point de terminer mon mandat que je vais me réinventer dans une nouvelle carrière de dictateur ou de non-démocrate”, a déclaré Sall à l’Associated Press.
“C’est un tableau qu’ils dressent, mais il ne correspond pas à mon profil ni à ma personnalité et cela ne correspond pas à la réalité. La réalité est que s’il n’y avait pas eu ce crescendo de crises successives, malgré les brèches, nous je ne serais pas allé dans cette direction.», explique le chef de l’Etat.
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En mai dernier, Sall a organisé un dialogue national visant à réduire les tensions politiques après des émeutes sans précédent.
Cependant, les groupes de défense des droits ont continué d’accuser les autorités de réprimer les médias, la société civile et l’opposition.
Le président du Sénégal estime désormais qu’un nouveau dialogue peut résoudre la crise à laquelle le pays est aux prises.
« Pour moi, le dialogue peut commencer à tout moment à partir de la semaine prochaine, mais je pense qu’il y a des conditions préalables si nous voulons réussir. La première de ces conditions est d’établir la confiance entre les acteurs, de ramener la paix et d’engager le dialogue”, a déclaré le président sénégalais.
“Donc d’ici une ou deux semaines maximum, si les acteurs acceptent et que je vois beaucoup d’intérêt de la part de plus en plus d’acteurs qui sont d’accord avec l’idée du dialogue, ça veut dire qu’on peut y arriver rapidement.”, rassure-t-il.
Les députés de l’opposition ont déposé un recours auprès de la Cour constitutionnelle.
Le décret voté par le Parlement pour reporter l’élection est également contesté par les candidats à l’élection présidentielle. Sur 20, 14 ont fait appel devant la Cour suprême.
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La confiance des Sénégalais dans la démocratie a considérablement diminué sous Sall, selon une enquête indépendante réalisée par un réseau de recherche