En Libye, huit responsables ont été mises en détention provisoire en raison d’une enquête sur la rupture des deux barrages ayant entraîné les inondations meurtrières de Derna. Les autorités avaient annoncé l’ouverte de la procédure depuis le 15 septembre.
Après le drame, la justice. Le Procureur général de Libye al-Seddik al-Sour a ordonné le placement en détention provisoire de huit responsables libyens dans le cadre d’une enquête sur la rupture des deux barrages ayant entraîné les inondations meurtrières de Derna le 10 septembre.
Les huit personnes, occupant ou ayant occupé des postes à responsabilité au sein du département des ressources hydrauliques ou celui de la gestion des barrages en Libye, sont soupçonnées entre autres de « mauvaise gestion » et de « négligence ».
Le maire de Derna Abdulmonem al-Ghaithi, démis de ses fonctions avec le reste du Conseil municipal après le drame, fait également partie des personnes concernées par le placement en détention. Il est soupçonné notamment d' »abus de fonction et de mauvaise gestion de fonds alloués au développement de la ville ».
Selon le dernier bilan officiel provisoire, les inondations ont fait au moins 3 868 morts, alors que des milliers d’autres personnes sont portées disparues.
Le Procureur général avait annoncé le 15 septembre avoir ouvert une enquête sur les circonstances du drame. Selon lui, la direction des barrages en Libye avait signalé des fissures sur les deux ouvrages dès 1998 mais aucun travail n’a été accompli pour y remédier.
16 personnes poursuivies
Selon le communiqué publié lundi par son bureau, 16 personnes au total, toutes impliquées à des degrés divers dans la gestion des barrages en Libye, sont concernées par l’enquête. Les huit personnes visées par un ordre de détention provisoire ont été entendues dimanche par une commission chargé d’enquêter sur l’effondrement des deux barrages, selon la même source.
Sept d’entre elles, parmi lesquels le chef actuel du département des ressources hydrauliques, son prédécesseur et le responsable de la branche locale de Derna, ainsi que le directeur du département de la gestion des barrages et son prédécesseur « n’ont pas été en mesure de réfuter leur responsabilité dans la mauvaise gestion des missions administratives et financières qui leur incombaient », selon le communiqué.
Pour rappel, la tempête Daniel a frappé dans la nuit du 10 au 11 septembre l’Est de la Libye notamment Derna, une ville de 100.000 habitants.