La situation au Niger marquée par le récent retrait des troupes françaises a suscité des réactions vives à travers le monde, notamment celle du député et écrivain Gerry Taama. Sur sa page Facebook, le parlementaire togolais a partagé son point de vue face à cet événement qui marque un tournant décisif entre Niamey et son ancien colonisateur. Ci-dessous l’intégralité de son message…
« Je l’avais demandé à plusieurs reprises ici dans mes écrits. L’armée française doit quitter l’Afrique, car contrairement aux américains, les français ont la fâcheuse habitude à intervenir militairement dans les affaires internes des pays africains. Il faudra aussi évacuer les troupes au Gabon, Sénégal, Côte d’Ivoire et Tchad. Par les temps qui courent, la présence des troupes françaises dans un pays peut être un élément déclencheur de crise politique débouchant sur un coup d’état.
La position française était devenue intenable au Niger. L’armée nationale, que les troupes françaises voulaient aider à combattre le terrorisme, dit qu’elle ne veut plus de cette coopération. Fin de l’histoire.
Mais ce volte face soudain cache quelque chose de plus vicieux. Macron n’accepterait jamais de se faire humilier ainsi s’il n’y avait pas un coup de jarnac derrière. Soit il y a eu un accord tacite avec les Américains pour les laisser gérer la crise politique en douceur (mais les cercles francophones ne sont pas familiers des américains), ou la Cedeao se prépare à attaquer (je suis contre et il y a de plus en plus de pays contre) ou alors, c’est l’option cynique qui est retenue.
On les laisse crever à petit feu. Peut être aussi que la rébellion de Rhissa Ag Boula est prête et que les Touareg vont attaquer depuis Agadez. Il y’a sûrement quelque chose derrière.
Ce qui est certain est que le Niger reste isolé sur le plan international, souffrant des sanctions draconiennes de la CEDEAO. Combien de temps va-t-il résister. Entre 4 et 6 mois, me disent certains experts. L’ennui c’est que les militaires putschistes mangent à leur faim et c’est le peuple qui souffre.
Personnellement, j’ai toujours voulu le départ des troupes françaises pour qu’enfin chaque force montre ce qu’elle sait faire. C’est un peu comme deux enfants qui se querellent toujours en présence d’un voisin qui les sépare à chaque fois. Le voisin n’est pas la, bagarrez vous. Il revient désormais à l’armée nigérienne de montrer qu’elle peut contenir les groupes armées dont le nombre d’attaques avait baissé sous Bazoum. Autrement, dans quelque années, voire moins, le drapeau noir de Daesh flottera sur Niamey, et personne ne lèvera le petit doigt pour venir au secours. Ce sont les obligations du souverainisme.
Pour moi, cette volte face de Macron ne me dit rien de bon. Quelqu’un a dit que blanc ne donne pas nom cadeau. Blanc, surtout français, ne recule pas cadeau. Quelque chose de particulièrement vicieux se prépare. Donnez-moi votre avis sur cette volte face.
Méfions nous vivants. »
Gerry