
Le Mali a décidé de renforcer sa présence militaire à la frontière avec l’Algérie, dans un contexte de crise diplomatique sans précédent entre les deux voisins sahéliens. Cette décision stratégique, ordonnée par les autorités de transition dirigées par le général Assimi Goïta, intervient après l’incident de destruction d’un drone malien, fin mars 2025, que Bamako considère comme un « acte hostile prémédité » de la part d’Alger.
Un drone abattu, une crise déclenchée
Le drone de reconnaissance armé aurait été abattu à proximité de Tinzaouatine, une ville frontalière. Tandis qu’Alger affirme que l’appareil a pénétré son espace aérien, le Mali soutient que les débris ont été retrouvés à plus de 9 km au sud de la frontière, réfutant toute violation. Cette divergence a déclenché un échange diplomatique tendu, marqué par des rappels d’ambassadeurs et une rupture progressive du dialogue.
Solidarité régionale et rupture avec le CEMOC
En solidarité avec le Mali, les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) – Burkina Faso et Niger – ont eux aussi rappelé leurs ambassadeurs à Alger. De plus, le Mali a quitté le CEMOC, organe de coopération sécuritaire régionale incluant l’Algérie, confirmant une fracture diplomatique majeure.
Espace aérien fermé : vers une escalade prolongée ?
L’Algérie a fermé son espace aérien au Mali, déclenchant une mesure réciproque de Bamako. Ces décisions témoignent d’une détérioration grave des relations bilatérales, dans une région déjà marquée par l’instabilité.