Au pays des hommes intègres, plusieurs personnalités de la société civile réquisitionnées pour le front anti-djihadistes avaient demandé la suspension de cette mesure décidée, par la junte, officiellement pour lutter contre le terrorisme. La juge des référés n’a pas accepté la demande de plusieurs personnalités de la société civile ni celle de l’ancien ministre, Ablassé Ouedraogo.
Tous avaient déposé un recours pour suspendre leur réquisition au sein des supplétifs Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), une réquisition décidée par les autorités de transition, officiellement pour servir la lutte contre les groupes armés et terroristes, mais les organisations de la société civile et les syndicats dénoncent plutôt un moyen de faire taire les voix critiques.
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Parmi ces voix critiques que la justice vient de débouter, il y a celles de Rasmané Zinaba et Bassirou Badjo, deux membres du Balai citoyen, réquisitionnés au début de ce mois de novembre, le journaliste et ancien de la profession, Issaka Lingani, ainsi que son jeune confrère, Yacouba Ladji Bama.
Un détournement de pouvoir
Pour justifier le rejet de leur demande de suspension de leur réquisition, la juge des référés a expliqué ne pas avoir ce pouvoir dès lors qu’il s’agit d’une question de sécurité nationale. Mais selon Me Guy Hervé Kam, « ces actes de réquisitions », sont un habillage juridique de « l’arbitraire ». « Cette décision de réquisition n’est pas liée à la sécurisation. Ce sont des décisions sanctions » a rappelé pour sa part, maitre Prosper Farama, qui considère ces enrôlements comme « un détournement de pouvoir ».