Le bras de fer entre Niamey et Paris semble loin de son dénouement. La preuve ? La junte militaire nigérienne a interdit récemment son espace aérien aux avions français, indique un communiqué du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).
L’espace aérien du Niger « reste ouvert à tous les vols commerciaux nationaux et internationaux, à l’exception des avions français ou des avions affrétés par la France, dont ceux de la flotte d’Air France », indique le message.
« De plus, tous les vols militaires opérationnels et vols spéciaux demeurent interdits, sauf autorisation exceptionnelle des autorités », précise-t-on.
Cette décision « symbolise la volonté du peuple nigérien, par la voix de son gouvernement, de reprendre le contrôle total de son ciel et de son territoire », ajoute le communiqué.
Le CNSP note qu’il a transmis un communiqué, en la matière, à l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique (ASECNA), en date du samedi 23 septembre.
Contexte tendu
Interrogée par l’Agence France-Presse, Air France a simplement déclaré qu’elle ne « survol[ait] pas l’espace aérien du Niger ». L’entreprise française, principale compagnie aérienne reliant l’Europe et l’Afrique, a par ailleurs suspendu depuis le 7 août ses vols à destination de Niamey (quatre par semaine), jusqu’à nouvel ordre.
Le 4 septembre, le Niger avait rouvert son espace aérien pour les vols commerciaux après pratiquement un mois de fermeture. Le pays avait annoncé début août sa fermeture « face à la menace d’intervention qui se précise à partir des pays voisins », alors que la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) menaçait d’intervenir militairement pour rétablir le président élu, Mohamed Bazoum, renversé par un coup d’Etat le 26 juillet.
Le régime militaire s’en est également pris vendredi au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, l’accusant d’avoir fait « obstacle » à la participation de leur représentant à l’Assemblée générale des Nations unies.