Alors que la CEDEAO a donné le feu vert à l’usage de la force pour rétablir le président Mohamed Bazoum renversé par un coup d’État au Niger, puis a reporté une réunion clé sur le déploiement d’une force d’intervention dans le même sens, prévue ce samedi 12 août 2023, les conditions prétendues « inhumaines » de détention du chef d’État de 63 ans continuent d’inquiéter plus d’un.
Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Volker Türk s’est alarmé vendredi des conditions de détention apparemment « inhumaines » du président nigérien Mohamed Bazoum, renversé par des militaires, mettant en garde contre toute violation des droits humains.
« J’ai reçu des informations dignes de confiance selon lesquelles ses conditions de détention s’apparenteraient à un traitement dégradant et inhumain, en violation des lois internationales », a-t-il ajouté.
« L’électricité aurait été coupée, de même que l’accès à l’eau potable et aux médicaments », a-t-il souligné. « Ceux qui sont responsables de la détention du président doivent s’assurer que ses droits et ceux des autres personnes retenues avec lui sont respectées », a-t-il conclu.
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« C’est de notoriété publique, ce n’est pas acceptable »
« Même sous la pire des dictatures, on ne devrait pas affamer les gens jusqu’à ce qu’ils meurent, jusqu’à la mort. Ce n’est pas acceptable. C’est de notoriété publique, ce n’est pas acceptable. Cela ne devrait pas être toléré. Et, ceux qui détiennent le pouvoir et son travail devraient le dire clairement et fermement à la junte. Et ceux qui ont de l’influence sur les membres de la junte devraient leur dire qu’ils seront tenus pour responsables s’il arrivait quelque chose au président légitime Bazoum », a déclaré Mamadou Kiari Liman-Tinguiri, ambassadeur du Niger aux États-Unis.
La CEDEAO réfléchit à une intervention militaire pour le retour de Bazoum au pouvoir face à l’enlisement de la voie diplomatique.
« Il n’y a aucune intervention qui puisse sauver la vie de Bazoum. Bazoum veut être président, n’est-ce pas ? Ils ne sauveront pas la vie de Bazoum. Je suis convaincu d’une chose. Même si les hauts gradés de la junte ne toucheront pas à Bazoum, si un seul coup de feu est tiré à la frontière du Niger pour rétablir la position de Bazoum, je suis sûr qu’il y aura des militaires qui mettront fin à sa vie. Il ne s’agit pas de le faire. C’est ce que c’est. Et donc, la CEDEAO aura des comptes à rendre », a expliqué Insa Garba Saidou, groupe de la société civile nigérienne en contact avec la junte.
Selon ses proches, les putschistes ont brandi « la menace » de s’en prendre à Mohamed Bazoum en cas d’intervention militaire de la CEDEAO.
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