Mercredi dernier, Mohamed Bazoum a été éjecté du pouvoir au Niger et retenu par les militaires. Cela dit, le président a fait une première apparition publique ce dimanche. Infligeant plusieurs sanctions au pays, la CEDEAO n’exclut pas un « recours à la force » pour restaurer l’ordre constitutionnel.
Victime d’un putsch réussi, Mohamed Bazoum a été éloigné des cameras depuis le mercredi 27 juillet 2023. Toutefois cette situation a changé ce dimanche 30 juillet avec la visite du président Tchadien, Mahamat Idriss Déby, envoyé par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans le cadre de la résolution de la crise au Niger.
Mahamat Idriss Déby aurait mené, à l’occasion, plusieurs entrevues notamment avec Mohamed Bazoum. A l’issue de l’échange entre les deux hommes politiques, une photo a été prise montrant M. Bazoum avec un sourire empreint de sérénité et d’assurance, selon l’analyse de certains observateurs.
« Le temps est à l’action »
Une posture donc en dissonance quelque peu avec les propos du président nigérian Bola Tinubu, à la tête de la CEDEAO, qui a dénoncé « la prise d’otage » du président nigérien par les putschistes et l' »assaut » fait à la démocratie lors l’ouverture du sommet des dirigeant de la CEDEAO, dimanche à Abuja.
« Il n’est plus temps pour nous d’envoyer des signaux d’alarme », a-t-il déclaré, « le temps est à l’action ».
La CEDEAO a notamment demandé « la libération immédiate » du président Bazoum et le « retour complet à l’ordre constitutionnel en République du Niger », selon les résolutions lues à la fin de ce sommet extraordinaire présidé par le chef d’Etat du Nigeria Bola Tinubu.
Si ces demandes ne « sont pas satisfaites dans un délai d’une semaine », la CEDEAO « prendra toutes les mesures nécessaires » et « ces mesures peuvent inclure l’usage de la force », selon ces résolutions.
« A cet effet, les chefs d’état-major de la défense » des pays de « la CEDEAO doivent se réunir immédiatement », selon la même source.
L’organisation régionale a également décidé de « suspendre toutes les transactions commerciales et financières » entre ses Etats membres et le Niger.
D’autres sanctions financières ont été décidées, notamment « un gel des avoirs pour les responsables militaires impliqués dans la tentatitive de coup ».
Un début de dénouement ?
Selon les informations, le chef des putschistes et l’ancien président Mahamadou Issoufou ont également rencontré l’émissaire de la CEDEAO. Et bien qu’aucune déclaration publique n’a été encore faite, des sources renseignent que les parties en conflit sont encore campées sur leurs positions.
Le Niger, pays sahélien de 20 millions d’habitants est l’un des plus pauvres du monde, en dépit de ses ressources en uranium.