Economie

Voici pourquoi le Sahel veut sortir du Franc CFA

Le Niger, le Mali et le Burkina Faso, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), entament une rupture historique avec le Franc CFA, symbolisant leur volonté de souveraineté économique. Le président nigérien Abdourahamane Tiani a confirmé cette ambition dans une déclaration télévisée, annonçant la création prochaine d’une monnaie commune du Sahel.

Une monnaie pour sortir de la colonisation monétaire

Le 11 février 2025, lors d’une allocution nationale, le général Tiani a affirmé que l’AES travaille activement à l’introduction d’une monnaie unique pour remplacer le Franc CFA. « La monnaie est une étape de sortie de cette colonisation », a-t-il souligné. Pour lui, la souveraineté passe par le contrôle de la monnaie.

Il ajoute : « Il n’est plus question que nos États soient la vache à lait de la France ». Ce message fort illustre la volonté des pays du Sahel de reprendre le contrôle total de leur politique monétaire et économique.

AES : une stratégie monétaire audacieuse

Depuis novembre 2023, les ministres de l’Économie et des Finances de l’AES ont proposé la création d’un fonds de stabilisation régional et d’une banque d’investissement du Sahel.

Ces initiatives visent à renforcer l’autonomie économique et à encourager les investissements internes sans dépendre des institutions occidentales ou de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Vers une sortie de l’UEMOA et de la CEDEAO ?

La mise en place d’une nouvelle monnaie du Sahel entraînerait nécessairement une sortie de l’UEMOA et un retrait du Franc CFA. Cette décision aurait des impacts économiques majeurs tels que la refonte de la politique monétaire, la création d’institutions financières régionales, et de nouveaux partenariats internationaux.

Malgré les tensions avec la France et la CEDEAO, les dirigeants de l’AES restent fermes : cette démarche est considérée comme indispensable pour construire un avenir plus juste, souverain et durable pour les peuples sahéliens.

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