Juan Branco, écroué dimanche à Dakar a été libéré, ce lundi, sous contrôle judiciaire avant d’être expulsé, ont indiqué les autorités et ses avocats. L’avocat français de l’opposant Ousmane Sonko était la cible d’un mandat d’arrêt international sur la base des récents troubles au Sénégal.
Selon les médias sénégalais, Juan Branco est entré irrégulièrement au Sénégal, il y a plusieurs jours, pour participer à la défense de l’opposant Ousmane Sonko, malgré un mandat d’arrêt contre lui. Les faits sont intervenus suite à l’interpellation de ce dernier qui devait conduire à son placement en détention sous différents chefs d’inculpation, dont appel à l’insurrection.
« Epuisé mais soulagé »
M. Branco a ensuite disparu avant d’être arrêté dimanche en Mauritanie dans des circonstances encore mal établies, à bord d’une pirogue et en tenue de pêcheur, d’après la même source. Il avait été remis aux autorités sénégalaises et placé en détention sous différents chefs d’inculpation notamment pour attentat, complot, diffusion de fausses nouvelles, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves, séjour irrégulier et outrage à magistrat, selon ses avocats..
« Il a été extrait de prison ce matin (lundi) et présenté au juge qui lui a signifié son placement sous contrôle judiciaire », a déclaré à l’AFP un de ses avocats, Robin Binsard. Il a ensuite été remis aux policiers en vue de son expulsion, a-t-il dit avant d’ajouter : « Il est épuisé mais soulagé ».
« Le ministre de l’Intérieur a pris un arrêté pour l’expulser (…) Dans les prochaines heures, il devrait quitter le territoire sénégalais », a dit devant la presse le ministre sénégalais de la Justice, Ismaïla Madior Fall. Le ministre a indiqué que M. Branco avait refusé de manger et de boire pendant sa détention.
« Le Sénégal marque sa souveraineté »
Le gouvernement l’a décrit comme un avocat avide de publicité et contribuant aux tensions connues par le pays ces derniers mois. Il a « essayé d’expérimenter sa théorie de la révolution et de l’insurrection au Sénégal », a déclaré le ministre de la Justice.
« Mais ce qui était important dans cette affaire, c’était que le Sénégal marque sa souveraineté, c’était que le Sénégal donne l’exemple », a-t-il ajouté.
En France, Juan Branco avait connu un succès de librairie avec un pamphlet hostile au président Emmanuel Macron, « Crépuscule ». Rappelons que l’avocat était visé depuis mi-juillet par une enquête de la justice sénégalaise et un mandat d’arrêt international.
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