Politique

Présidentielle en Côte d’Ivoire : Pourquoi Alassane Ouattara hésite à officialiser sa candidature ?

La Côte d’Ivoire retient son souffle alors qu’Alassane Ouattara, pressenti comme le candidat du RHDP pour un quatrième mandat, tarde à annoncer officiellement sa décision. Initialement attendue en avril, cette annonce a été reportée à mai, laissant planer le doute sur ses intentions réelles. Pourquoi cette hésitation ?

RHDP : Des incertitudes autour d’une candidature de Ouattara

Longtemps considéré comme le candidat naturel du RHDP, Alassane Ouattara semble désormais entretenir le flou. Malgré ses déclarations laissant entendre qu’il pourrait briguer un nouveau mandat, il n’a toujours pas confirmé sa participation à l’élection présidentielle.

Si plusieurs cadres du parti au pouvoir affirment qu’il sera bien en lice, un écart grandissant se creuse entre ces affirmations et une annonce officielle. Parmi les facteurs qui pourraient expliquer ce retard, l’émergence d’un adversaire redoutable vient brouiller les cartes : Tidjane Thiam.

Côte d’Ivoire : Tidjane Thiam, l’adversaire surprise qui inquiète le RHDP

Le RHDP comptait sur des obstacles administratifs pour retarder la candidature de Tidjane Thiam, notamment en raison de sa double nationalité. Or, en mars, l’administration française a validé rapidement sa demande de renonciation à la nationalité française, accélérant ainsi son éligibilité. Cette rapidité témoigne de son influence non seulement en Côte d’Ivoire, mais aussi en France, un fait qui suscite des préoccupations au sein du camp Ouattara.

Des sources proches de l’Élysée affirment qu’Emmanuel Macron s’attend à ce que Ouattara respecte son engagement de 2020, où il avait promis que son troisième mandat serait le dernier. À l’époque, la France avait soutenu cette prolongation en échange d’une stabilité régionale, mais les récents bouleversements en Afrique de l’Ouest ont fragilisé cette position.

France-Côte d’Ivoire : Une relation de plus en plus fragile

Le soutien de Paris envers Ouattara semble moins solide qu’auparavant. France 24 a récemment diffusé un reportage sensible sur l’immigration clandestine en provenance d’Abidjan, un sujet délicat en pleine période préélectorale. Cette mise en lumière des inégalités économiques en Côte d’Ivoire contraste avec le discours officiel d’un développement inclusif.

Par ailleurs, le troisième mandat d’Alassane Ouattara, considéré en 2020 comme un « moindre mal » par Emmanuel Macron, a indirectement affaibli l’influence française en Afrique de l’Ouest. Le retrait progressif du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la sphère d’influence française a mis en évidence la fragilité de cette alliance.

Alassane Ouattara face à un dilemme stratégique

Alassane Ouattara temporise et observe attentivement la montée en puissance de Tidjane Thiam avant de trancher. Ses récentes décisions politiques et le renforcement de sa sécurité laissent penser qu’il se prépare à un affrontement politique plus musclé dans les mois à venir.

Une chose est certaine : le Président ivoirien ne prendra pas le risque de briguer un quatrième mandat s’il n’est pas assuré de la victoire. Un échec électoral pourrait non seulement lui coûter le pouvoir, mais également compromettre sa tranquillité post-mandat, notamment en raison des dossiers toujours en suspens à la Cour pénale internationale concernant la crise post-électorale de 2011.


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