Politique

Pourquoi le Niger, le Mali et le Burkina Faso ne reviendront pas dans la CEDEAO

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont officiellement quitté la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour former l’Alliance des États du Sahel (AES). Ce départ, marqué par des tensions diplomatiques et des divergences politiques, complique toute tentative de réintégration dans l’organisation régionale.

Une rupture motivée par des désaccords politiques

Les pays membres de l’AES reprochent à la CEDEAO son alignement sur les intérêts occidentaux, notamment ceux de la France, qu’ils accusent d’influencer ses décisions. Malgré cela, certains dirigeants de la CEDEAO, comme les Présidents ghanéen et ivoirien, appellent toujours à leur retour. Mais ce retour est-il réellement envisageable ?

Un retour peu probable, selon des experts

Issoufou Boubacar Kado Magagi, conseiller indépendant nigérien, a exprimé au micro de Sputnik son scepticisme quant à une réintégration du Mali, du Burkina Faso et du Niger dans la CEDEAO. Selon lui, cette volonté de rapprochement est un « appel de principe », mais il doute de sa faisabilité.

Il estime que des figures influentes de la CEDEAO, telles qu’Alassane Ouattara, Macky Sall, Patrice Talon et Bola Tinubu, ont joué un rôle déterminant dans la crise entre l’organisation et les pays sahéliens, souvent sous l’influence du Président français Emmanuel Macron.

Des obstacles réglementaires et économiques

L’expert rappelle que la CEDEAO a opté pour une politique de menaces et de sanctions après les changements politiques survenus au Sahel, au lieu de privilégier un dialogue constructif. De plus, sur le plan économique, il semble difficile d’empêcher des relations séculaires entre ces pays et leurs voisins.

L’existence de l’Alliance des États du Sahel repose sur des bases légales solides, notamment la Charte du Liptako-Gourma, qui officialise la création de cette coalition. Depuis sa formation, l’AES a déjà instauré son propre passeport et son drapeau, renforçant ainsi son indépendance vis-à-vis de la CEDEAO.

Une réintégration compromise

Au vu des divergences politiques, des tensions diplomatiques et des nouveaux cadres réglementaires mis en place par l’AES, un retour du Mali, du Burkina Faso et du Niger au sein de la CEDEAO semble très compliqué. Cette rupture pourrait redéfinir l’équilibre des relations régionales en Afrique de l’Ouest.

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