Un intervention militaire de la France est-elle imminente au Niger ? Les putschistes semblent le croire selon leur communiqué en réponse aux propos de Paris après que des milliers de partisans du coup d’État contre Mohamed Bazoum aient manifesté face à l’ambassade de France à Niamey.
Ce dimanche, l’ambassade de France à Niamey a été la cible d’une manifestation qui a rassemblé des milliers de manifestants favorables au putsch militaire. Selon les médias français, certains ont voulu y entrer, avant d’être dispersés par des tirs de grenades lacrymogènes.
Face à la situation qui risque de prendre des proportions malheureuses, le président français Emmanuel Macron a menacé de répliquer « de manière immédiate et intraitable » à toute attaque contre les ressortissants de la France et ses intérêts au Niger.
Réaction des putschistes
Selon un communiqué lu ce lundi 31 juillet 2023 à la télévision nationale, les militaires nigériens auteurs du putsch contre le président élu Mohamed Bazoum ont accusé la France de vouloir « intervenir militairement » pour le rétablir dans ses fonctions.
« Dans sa ligne de conduite, allant dans le sens de la recherche des voies et moyens pour intervenir militairement au Niger, la France, avec la complicité de certains Nigériens, a tenu une réunion à l’état-major de la Garde nationale du Niger, pour obtenir des autorisations politiques et militaires nécessaires », affirme le communiqué.
Dans autre communiqué, les putschistes accusent « les services de sécurité » d’une « chancellerie occidentale », sans préciser laquelle, d’avoir tiré dimanche à Niamey du gaz lacrymogène sur des manifestants soutenant la junte, avec « pour conséquence six blessés, pris en charge par les hôpitaux » de la capitale.
Rappelons que dans le cadre de leur partenariat stratégique, actuellement quelque 1.500 militaires Français sont stationnés au Niger, ce pays clef dans la lutte antijihadiste.
La CEDEAO hausse le ton
Lors d’un sommet extraordinaire, dimanche, de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont fixé un ultimatum d’une semaine à la junte militaire au Niger pour un « retour complet à l’ordre constitutionnel », affirmant ne pas exclure un « recours à la force » si ce n’était pas le cas.
La France a salué « les décisions prises par les chefs d’Etat » des pays d’Afrique de l’Ouest réunis à Abuja.