Un proche d’un célèbre imam au Mali a été arrêté le 13 juillet 2024 par les autorités de la transition, ont indiqué un membre de son entourage et une organisation proche de lui.
Youssouf Daba Diawara était le coordinateur général de la Coordination des mouvements, associations de sympathisants de l’influent imam Mahmoud Dicko (CMAS), dissoute depuis avril 2024.
Il a été interpellé par des hommes en 4×4 qui se sont présentés comme des gendarmes, a confirmé à l’AFP un de ses proches.
M. Diawara est un proche de l’imam Dicko, figure tutélaire d’un mouvement de contestation qui a précédé la chute du président civil Ibrahim Boubacar Keïta, renversé par un coup d’état militaire en 2020.
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Ce chef religieux est l’un des rares à oser exprimer ouvertement ses désaccords avec la junte. Il est également l’un des rares à sembler pouvoir mobiliser dans un contexte de restriction des libertés sous le régime militaire. Cette arrestation constitue coup d’arrêt aux agissements de l’imam à travers le CMAS.
M. Dicko avait été reçu fin décembre en Algérie par le président Abdelmadjid Tebboune, provoquant une passe d’armes diplomatique entre les deux pays. Il n’est depuis pas retourné au Mali.
La Synergie d’action pour le Mali, composée de 30 partis et mouvements d’opposition, dont la CMAS, a dénoncé samedi dans un communiqué « une arrestation arbitraire ».
« Ces actes antidémocratiques et anticonstitutionnels sont une violation flagrante des droits de l’homme, de la liberté d’expression et de mouvement« , dit l’organisation.
Cette arrestation est la dernière en date d’une longue série sous le régime militaire au Mali.
Les autorités ont écroué depuis fin juin onze présidents de partis et opposants signataires d’une déclaration publiée le 31 mars par leur coalition et appelant les autorités à rendre le pouvoir aux civils. Elles les accusent de « complot« .
Les militaires s’étaient engagés en 2022 à partir en mars 2024 après des élections, à l’issue de deux années d’une période dite de « transition« .
Ils ont manqué à cet engagement pris à l’époque sous la pression de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de sanctions rigoureuses de cette organisation.
Depuis 2022, la transition a multiplié les actes de rupture. Elle a rompu l’alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie.
Le Mali, confronté au jihadisme, est plongé depuis 2012 dans une grave crise multidimensionnelle. La création de l’AES aux côtés du Niger et Burkina Faso vient en réponse à fléau.
Avec AFP