Le président nigérien Abdourahamane Tchiani a annoncé le retrait irréversible du Niger de la CEDEAO, une décision motivée par la volonté de regagner la souveraineté nationale et de s’affranchir de l’ingérence étrangère. Ce retrait, en collaboration avec le Burkina Faso et le Mali, redéfinit les équilibres en Afrique de l’Ouest et met en lumière les ambitions de l’Alliance des États du Sahel (AES). Alors que l’avenir de la CEDEAO est remis en question, cette décision pourrait transformer durablement les dynamiques régionales.
Le général Abdourahamane Tchiani, a annoncé ce mardi 17 décembre que le Niger se retire définitivement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette décision, prise conjointement avec le Burkina Faso et le Mali, reflète une volonté d’affirmer l’autonomie et la souveraineté des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Pourquoi le Niger quitte la CEDEAO ?
Lors de son discours marquant le 66ᵉ anniversaire de la République du Niger, le président Tchiani a souligné que ce retrait découle d’une volonté de regagner une pleine souveraineté nationale, essentielle à la sécurité et au développement du pays.
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Il a également dénoncé l’instrumentalisation de la CEDEAO par des puissances étrangères :
« Notre pays a décidé, avec nos deux autres pays frères, le Burkina et le Mali, de quitter la CEDEAO. Cette décision est irréversible. Elle vise à enlever aux puissances étrangères et à leurs valets africains tout moyen pour nous faire la guerre. »
Selon Tchiani, la CEDEAO a été détournée de ses objectifs initiaux pour servir des intérêts extérieurs, justifiant ainsi la nécessité pour le Niger et ses alliés de tracer leur propre chemin.
Impact sur la coopération régionale et internationale
Malgré cette rupture, le général Tchiani a tenu à rassurer la population que le Niger continuera à entretenir des relations de bon voisinage avec les pays épris de paix et de justice. Les membres de l’AES travailleront ensemble pour assurer la stabilité régionale et promouvoir le développement durable.
Un tournant stratégique pour l’Alliance des États du Sahel (AES)
La décision de quitter la CEDEAO marque un changement profond dans la géopolitique ouest-africaine. L’AES, composée du Niger, du Burkina Faso, et du Mali, se positionne comme une nouvelle force régionale, unie par des valeurs communes d’indépendance et de refus d’ingérence étrangère.
Ce retrait reflète une volonté de se libérer des cadres traditionnels d’intégration régionale, souvent perçus comme des instruments d’influence étrangère.
Les implications pour l’avenir de la CEDEAO
Le départ du Niger, troisième membre de l’AES à quitter l’organisation, pose un défi de taille pour l’avenir de la CEDEAO :
- Crise de légitimité : l’organisation pourra-t-elle maintenir sa crédibilité face aux accusations d’instrumentalisation ?
- Impact sur l’intégration régionale : le retrait du Niger, du Burkina Faso et du Mali affaiblit la capacité de la CEDEAO à agir comme un bloc économique et politique unifié.
En revanche, cela offre une opportunité pour l’AES de redéfinir les relations entre ses membres et avec leurs partenaires internationaux.