Expulsé lundi du Sénégal où il avait été incarcéré, l‘avocat français de Ousmane Sonko, Juan Branco, lors de sa première intervention officielle depuis son retour en France, a exhorté le président Macky Sall à libérer « l’ensemble des prisonniers politiques » dans ce pays.
Arrêté pour complotisme et désinformation en Mauritanie puis remis aux autorités sénégalaises vendredi, l’avocat de Ousmane Sonko, opposant engagé depuis 2021 dans un bras de fer avec le pouvoir et la justice qui a donné lieu à plusieurs épisodes de violences meurtrières. Il avait été expulsé lundi dernier.
« J’invite Macky Sall à ce que ma libération soit la première, à ce qu’elle ouvre la porte à la libération de l’ensemble des prisonniers politiques pour permettre encore une fois cette transition démocratique que lui réclame le peuple sénégalais. Je l’invite à faire cesser les violences qu’il inflige à Ousmane Sonko, à le laisser se présenter librement aux élections, » défend l’avocat.
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« Trace de lourdes tortures »
Juan Branco a « souhaité » que ses « premiers mots soient entendus par les détenus de la prison de Rebeuss » – dans le centre de Dakar, où lui-même a été incarcéré – qui « dans un espace destiné à accueillir 600 personnes sont 3.000, dont 700 prisonniers politiques entassés (…), interdits de dormir allongés, enfermés pour beaucoup sans jugement depuis des mois parce qu’ils ont eu le tort de penser, de militer et de lutter », a-t-il affirmé.
Durant son séjour en prison, Juan Branco affirme avoir été témoin de ces violences qu’il dénonçait. Il a déclaré avoir dormi dans cette prison « aux côtés de corps qui portaient la trace de lourdes tortures, de cicatrices liées à des violences policières ».
Revenant sur les circonstances de son arrestation en Mauritanie, l’avocat a affirmé avoir été « enlevé par des hommes cagoulés » qui lui « ont masqué le visage ». Selon lui, ces hommes l’ont « amené jusqu’aux frontières sénégalaises pour (le) livrer à des hommes sans uniformes dans des pick-up non immatriculés, sans respecter le moindre des droits fondamentaux qui s’appliquent à chaque homme ».
Ousmane Sonko « hospitalisé pour insuffisance rénale »
Ousmane Sonko a entamé une grève de la faim le 30 juillet. Evoquant son état de santé, Juan Branco a précisé que l’opposant restait « hospitalisé, souffrant notamment d’insuffisance rénale suite à sa grève de la faim ».
« Il a eu une crise d’hypoglycémie sévère qui l’a amené à faire un malaise et à être admis aux urgences ; sa situation se stabilise ». « Nous avons demandé à Ousmane Sonko de mettre fin à sa grève de la faim », a indiqué l’avocat. « Cet homme fait communauté et permet à des milliers d’autres de retrouver une forme d’espoir et un sens de la lutte collective, nous avons besoin de lui ».
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