
Le 1er avril 2025, l’Algérie a annoncé avoir abattu un drone armé malien dans la région frontalière de Tinzaouaten. Selon Alger, l’appareil aurait franchi l’espace aérien algérien de 1,6 km, ce qui constitue une violation directe de sa souveraineté. En représailles, l’espace aérien algérien a été fermé aux vols maliens le 7 avril, intensifiant la tension entre les deux pays.
Bamako riposte et dénonce une agression
Le gouvernement malien a aussitôt contesté la version algérienne, affirmant que le drone a été abattu sur le territoire malien, à 9,5 km au sud de la frontière. Bamako a qualifié l’action d’acte d’agression inédit, fermé son espace aérien aux appareils algériens et convoqué l’ambassadeur d’Algérie.
Rappel des ambassadeurs et soutien régional au Mali
L’incident a rapidement pris une tournure régionale. Les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) – Mali, Niger et Burkina Faso – ont apporté leur soutien total à Bamako, rappelant leurs ambassadeurs à Alger. En réponse, l’Algérie a rappelé les siens au Mali et au Niger, et suspendu l’envoi de son nouvel ambassadeur au Burkina Faso.
Une fracture géopolitique qui s’aggrave
Cette escalade intervient dans un climat déjà tendu. En janvier 2024, le Mali avait mis fin à l’Accord de paix d’Alger de 2015, reprochant à Alger sa proximité avec des groupes armés. Depuis leur rapprochement stratégique avec la Russie, les juntes sahéliennes de l’AES s’éloignent de plus en plus des puissances occidentales et des médiateurs traditionnels.
Une tension durable dans un Sahel en recomposition
Cette crise diplomatique reflète les profonds bouleversements géopolitiques au Sahel, où nouvelles alliances, rivalités régionales et enjeux sécuritaires redessinent les équilibres. La destruction du drone pourrait bien marquer un tournant stratégique dans les relations entre le Mali et l’Algérie.