La Côte d’Ivoire est prête à envoyer des troupes de 850 à 1100 hommes au Niger en cas d’intervention militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel, a annoncé jeudi le président Alassane Ouattara.
M. Ouattara s’est exprimé dans la ville d’Abidjan à son retour d’un sommet au Nigeria, où les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont décidé jeudi d’activer la force en attente de l’organisation en vue d’une éventuelle intervention militaire, à la suite du récent coup d’État au Niger.
Un bataillon de 850 à 1100 hommes
Alassane Ouattara a indiqué que la Côte d’Ivoire fournira un bataillon de 850 à 1100 hommes, aux côtés du Nigeria et du Bénin notamment, et que d’autres pays les rejoindront.
« Les chefs d’État ont décidé de déployer des troupes provenant d’un certain nombre de pays, dont la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire fournira un bataillon et a pris toutes les dispositions financières pour l’opération si elle doit durer trois mois », a-t-il déclaré lors d’un point de presse.
« Des provisions seront faites au niveau budgétaire pour que nos soldats et officiers qui participeront à cette opération ne manquent de rien. La Côte d’Ivoire est donc prête ».
M. Ouattara a indiqué qu’il avait donné instruction au chef d’état-major de l’armée ivoirienne « de commencer à mobiliser ses troupes pour leur participation à cette opération de la CEDEAO ».
Les putschistes peuvent décider de partir dès demain matin et il n’y aura pas d’intervention militaire, tout dépend d’eux, a-t-il martelé, ajoutant qu’ils sont déterminés à réinstaller le président Bazoum dans ses fonctions.
Le général Tchiani prêt à réagir à « toute agression »
À l’issue du sommet d’Abuja, le président de la Commission de la CEDEAO, Omar Touray, avait toutefois réaffirmé l’engagement continu à la restauration de l’ordre constitutionnel par des moyens pacifiques.
De leur côté, les nouveaux maîtres du Niger semblent fermés aux tentatives de négociations de la CEDEAO. Et le général Abdourahamane Tchiani, qui s’est déclaré chef d’un gouvernement de transition après le coup d’État militaire, a dévoilé jeudi un cabinet de 21 membres.
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Il y a quelques jours, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a promis de réagir immédiatement à « toute agression ».
Soutien occidental à la CEDEAO
La France a de son côté apporté son plein soutien à l’ensemble des conclusions de la CEDEAO et réitéré sa ferme condamnation de la tentative de putsch en cours au Niger, ainsi que de la séquestration du président Mohamed Bazoum et de sa famille.
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a déclaré jeudi que les États-Unis soutiennent aussi l’action de la CEDEAO concernant le Niger, sans toutefois approuver explicitement la décision de déployer sa force.
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