
Les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) – Mali, Burkina Faso et Niger – ont annoncé leur volonté de se détacher du FCFA pour instaurer une nouvelle monnaie indépendante. Pour le général Abdourahamane Tiani, chef de la junte nigérienne, cette décision s’inscrit dans un processus de libération totale vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale, la France.
Une rupture avec l’UEMOA et la CEDEAO
En plus de leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ces trois États envisagent également une sortie de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine). Cette rupture marquerait une étape décisive vers une autonomie économique et monétaire complète.
Une nouvelle monnaie en préparation ?
Si aucune date officielle n’a été annoncée, Tiani a souligné que des experts monétaires travaillent déjà sur un projet de monnaie commune. En novembre 2023, les ministres de l’Économie de l’AES avaient d’ailleurs recommandé la création d’un fonds de stabilisation et d’une banque d’investissement pour accompagner cette transition.
Un choc pour la France et l’Europe
Le rejet du FCFA représente un défi majeur pour la France, qui voit son influence économique s’effriter dans la région. Cette décision risque aussi d’affecter l’équilibre monétaire de l’UEMOA et de redéfinir les relations entre l’Afrique et l’Europe.
Vers une indépendance économique totale ?
Avec ce projet, le Mali, le Burkina Faso et le Niger veulent affirmer leur souveraineté et mettre fin à l’héritage colonial qui maintenait leurs économies sous tutelle. Reste à voir si cette initiative aboutira à une monnaie réellement indépendante et stable, capable de répondre aux défis économiques de la région.