« N’est-il pas temps de remettre à plat notre vision de l’Afrique et de son lien avec la France », s’interrogent 94 parlementaires issus de différents horizons politiques qui ont signé et adressé une lettre ouverte au président Emmanuel Macron.
Un groupe de 94 parlementaires français, issus de plusieurs bords politiques, a adressé une lettre ouverte au président Emmanuel Macron. La missive publiée par le quotidien français Le Figaro, sous le titre « Après la Françafrique, sommes-nous condamnés à l’effacement de la France en Afrique ? », critique la politique de Paris en Afrique, qui aurait, selon eux, déclenché un sentiment anti-français sur le continent.
Macron invité à revoir la politique de la France en Afrique
Les sénateurs LR (Les Républicains) Roger Karoutchi, Bruno Retailleau et Christian Cambon, auteurs de cette lettre ouverte adressée au locataire de l’Élysée, ont estimé que l’échec de l’opération Barkhane était, en grande partie, à l’origine du rejet de la France et de sa présence économique, politique et militaire au Mali, au Burkina Faso, au Niger et en République centrafricaine.
Rappelons que Barkhane était une opération française de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, qui a débuté en août 2014 et s’est officiellement achevée en novembre de l’année dernière.
« Aujourd’hui le Niger, hier le Mali, la Centrafrique, le Burkina Faso ont rejeté la France, les forces françaises, les entreprises françaises », ont remarqué notamment ces politiques dans cette correspondance.
« Ce mouvement en Afrique subsaharienne se propage avec des manifestations et des actes anti-français jusque dans les pays réputés proches de nous, comme la Côte d’Ivoire ou le Sénégal », ont-ils poursuivi tout en rappelant la montée des puissances rivales telles que la Chine et la Russie sur le continent noir.
« Aujourd’hui, la Françafrique d’hier est remplacée par la Russafrique militaire, par la Chinafrique économique ou l’Américafrique diplomatique », soulignent les signataires de la lettre ouverte avant d’ajouter : « N’est-il pas temps de remettre à plat notre vision de l’Afrique et de son lien avec la France? »
Et de conclure en qualifiant le continent africain d' »ami (qui) ne comprend plus la France et conteste de plus en plus son rôle et sa présence » sur le continent.
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