Nouvelles tensions entre Paris et Ouagadougou ! Dimanche dernier, la France a annoncé la suspension « jusqu’à nouvel ordre » de son aide au développement au Burkina. Cette décision a été prise alors que Ouagadougou soutient les militaires qui ont pris le pouvoir à Niamey.

Le coup d’État au Niger ne cesse de faire des remous entre la France et ses anciens partenaires en Afrique. Le ministère des Affaires étrangères français a annoncé, dimanche 6 août, suspendre « jusqu’à nouvel ordre toutes ses actions d’aide au développement et d’appui budgétaire » au Burkina Faso, a-t-il annoncé dans un communiqué.

#BurkinaFaso | La France suspend, jusqu’à nouvel ordre, toutes ses actions d’aide au développement et d’appui budgétaire au Burkina Faso. pic.twitter.com/h1sRuWAxYw
— France Diplomatie🇫🇷🇪🇺 (@francediplo) August 6, 2023

Près de 500 millions d’euros d’aides

Il faut noter que les projets en cours de l’aide française au développement en faveur du pays représentent 482 millions d’euros tandis que l’aide budgétaire programmée en 2022 s’élève à 13 millions, a indiqué le Quai d’Orsay, cité par France 24.

Cette décision a été prise alors que le Burkina Faso et le Mali soutiennent le Conseil national pour la Sauvegarde (CNSP), le mouvement des militaires qui ont renversé le président Mohamed Bazoum et pris le pouvoir au Niger.

Les États de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest ont menacé d’intervenir militairement et ont donné jusqu’à dimanche soir aux militaires ayant pris le pouvoir pour rétablir l’ordre constitutionnel. De son côté, Paris a pris le parti des pays de la CEDEAO dans leurs efforts pour rétablir le président Mohamed Bazoum, retenu prisonnier depuis sa déchéance, mercredi 26 juillet.

Manifestation à Ouagadougou pour soutenir les nouvelles autorités du Niger

Les relations entre Paris et Ouagadougou se sont dégradées depuis l’arrivée au pouvoir par un coup d’Etat, en septembre 2022, du capitaine Ibrahim Traoré. Le 18 janvier, les autorités de Ouagadougou avaient demandé le départ, dans un délai d’un mois, de la force française Sabre au Burkina Faso.

La France avait acté cette décision mais n’avait pas suspendu ni son aide au développement, ni son aide budgétaire, comme elle l’avait fait pour le Mali. En revanche, le 29 juillet, trois jours après la tentative de putsch au Niger, Paris a suspendu toutes ses actions d’aide au développement et d’appui budgétaire au Niger.

Ce dimanche, des milliers de personnes ont manifesté à Ouagadougou en soutien à la junte militaire nigérienne. La manifestation a été marquée par un meeting, une remise de note de soutien à l’ambassade du Niger et une contestation devant le siège de la CEDEAO.