Le leader de l’opposition tanzanienne, Tundu Lissu, a été officiellement accusé de trahison ce jeudi 10 avril 2025, après son arrestation lors d’un rassemblement public dans la ville de Mbinga. Président du principal parti d’opposition CHADEMA, Lissu plaidait pour des réformes électorales à l’approche des élections générales prévues pour octobre. Son arrestation a immédiatement suscité l’indignation au sein de l’opposition.
Une accusation lourde et non libérable sous caution
Présenté devant le tribunal de première instance de Kisutu, à Dar es Salaam, Tundu Lissu n’a pas été autorisé à bénéficier d’une libération sous caution, car l’accusation de trahison relève de la compétence de la Haute Cour. Son avocat, Rugemeleza Nshala, a souligné que l’affaire a été mentionnée sans que son client puisse encore se défendre, ajoutant à l’inquiétude générale autour de cette affaire jugée politique.
Un climat démocratique de plus en plus contesté
La présidence de Samia Suluhu Hassan est de plus en plus critiquée pour son manque d’ouverture démocratique. Le parti CHADEMA dénonce l’absence d’une commission électorale indépendante et des lois qui favorisent ouvertement le parti au pouvoir, le CCM, en place depuis l’indépendance.
Vers des élections sous tension en octobre
L’arrestation de Tundu Lissu survient dans un contexte déjà explosif, à quelques mois des élections générales. Pour de nombreux observateurs, ces événements pourraient entacher la crédibilité du scrutin. L’opposition appelle désormais à une mobilisation citoyenne pour exiger un processus électoral transparent.
La Tanzanie entre dans une période critique de son histoire démocratique, avec une opposition fragilisée mais déterminée à faire entendre sa voix.
