Afrique

Niger : l’ordre des avocats défie le Général Tiani

Le Conseil de l’Ordre des Avocats du Niger a annoncé qu’il n’assistera pas aux assises nationales prévues du 15 au 19 février 2025. Dans un communiqué officiel publié le 12 février 2025, le Barreau nigérien a justifié sa décision en mettant en avant son engagement pour la justice et l’État de droit.

« Réuni en session extraordinaire, le Conseil de l’Ordre des Avocats du Niger a décidé de s’abstenir de participer aux travaux des assises nationales convoquées dans les formes et délais annoncés. Fidèle à sa tradition de sentinelle du droit, le Barreau du Niger, dans ces circonstances hautement particulières, réaffirme sa disponibilité d’esprit et sa volonté à accompagner et encourager tout processus qui inclura de manière non équivoque la conquête de vraies solutions aux préoccupations majeures du peuple nigérien dont principalement la justice et l’État de droit », précise le communiqué.

Cette absence de l’Ordre des Avocats met en lumière les tensions autour de l’organisation de ces assises, notamment en matière d’inclusivité et de transparence.

Des assises nationales sous haute tension

Les assises nationales, convoquées par la junte militaire du CNSP (Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie), se dérouleront à Niamey sans la participation des partis politiques et de la diaspora.

Prévues pour fixer la durée de la transition, ces assises réuniront 700 délégués issus de diverses structures socioprofessionnelles. La commission nationale chargée de l’organisation des travaux a été mise en place le 8 février 2025 par décret du Président de la Transition, Abdourahamane Tiani.

Les entités invitées ont déjà été appelées à soumettre les noms et contacts de leurs représentants, mais le boycott du Barreau constitue un signal fort contre l’organisation de cet événement.

Un processus critiqué pour son manque d’inclusivité

Depuis son annonce, le processus des assises nationales est au cœur des débats. Initialement critiqué pour son manque d’ouverture, un ajustement a permis une légère augmentation du nombre d’invités. Cependant, la suspension des partis politiques continue de poser question sur la légitimité et la portée démocratique de ces discussions.

Le boycott du Barreau ajoute une nouvelle zone d’ombre à ces assises nationales, qui doivent pourtant déterminer l’avenir institutionnel et politique du Niger. L’absence de certaines composantes majeures de la société civile et politique pourrait-elle compromettre la crédibilité du processus ? Seul l’avenir nous le dira.

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