Afrique

Umaro Sissoco Emballo : Chantre de l’intervention militaire contre le Niger, chasse la CEDEAO

Un revirement spectaculaire secoue la scène politique ouest-africaine. Le président Umaro Sissoco Emballo, qui plaidait il y a quelques mois pour une intervention militaire contre le coup d’État au Niger, vient de rejeter toute ingérence étrangère en Guinée-Bissau. Il a expulsé une délégation de la CEDEAO, envoyée pour tenter une médiation face à la crise électorale qui secoue le pays.

Un refus catégorique de la médiation de la CEDEAO et de l’ONU

La délégation conjointe CEDEAO-ONU avait pour mission d’aider à fixer un calendrier électoral. Mais Emballo a opposé une fin de non-recevoir, renforçant l’idée d’un autoritarisme croissant en Guinée-Bissau. Ce rejet soulève de vives critiques sur sa cohérence politique et remet en question l’influence réelle de la CEDEAO sur ses États membres.

L’expulsion de la CEDEAO : un signal inquiétant pour l’Afrique de l’Ouest

L’expulsion de la CEDEAO fragilise encore davantage l’organisation régionale, déjà éprouvée par le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Alioune Tine, analyste du Think-Tank Afrikajom Center, dénonce une situation où chaque pays semble désormais traiter la CEDEAO à sa guise.

Un paradoxe politique : d’un partisan de la force à un défenseur de la souveraineté

Ce revirement radical du président Emballo alimente le débat sur l’incohérence des politiques régionales. En quelques mois, il est passé de chantre de l’intervention militaire au Niger à défenseur farouche de la souveraineté nationale, refusant toute médiation extérieure.

L’avenir de la CEDEAO : réformes ou disparition ?

Cette crise relance le débat sur l’avenir de la CEDEAO, qui peine à s’imposer comme un acteur crédible face aux crises successives. Nathaniel Olympio, opposant togolais, estime qu’une réforme structurelle est indispensable pour éviter une désintégration progressive de l’organisation. Certains vont même jusqu’à évoquer sa disparition si elle ne parvient pas à s’adapter aux nouvelles dynamiques politiques en Afrique de l’Ouest.

L’expulsion de la CEDEAO par le président Emballo reflète une perte d’influence majeure de l’organisation en Afrique de l’Ouest. Entre contradictions politiques, tensions croissantes et quête de souveraineté, la région traverse une période de recomposition géopolitique profonde. L’enjeu est désormais de savoir si la CEDEAO saura se réinventer ou si elle deviendra un relique du passé, incapable de répondre aux nouvelles réalités du continent.

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