
En Indonésie, la TikTokeuse Ratu Thalisa, plus connue sous le pseudo Ratu Entok, a été condamnée à deux ans et dix mois de prison pour avoir tenu des propos jugés blasphématoires à l’encontre du christianisme. Cette affaire, survenue après un live TikTok diffusé en octobre 2024, agite la toile et suscite un large débat sur la liberté d’expression dans le pays.
Une remarque ironique qui lui coûte cher
Lors d’un direct, un internaute lui a suggéré de se couper les cheveux pour « ressembler à un homme ». Thalisa, musulmane et femme transgenre, a alors brandi une image de Jésus-Christ, en déclarant :
« Tu ne devrais pas ressembler à une femme. Tu devrais te couper les cheveux pour ressembler à ton père. »
Cette phrase a provoqué un tollé. Cinq organisations chrétiennes ont rapidement porté plainte, accusant l’influenceuse de blasphème et de trouble à l’ordre public.
@aria_angkola11 IRFAN SATRIA PUTRA LUBIS / RATU THALISA alias Ratu entok di sidang 30 desember 2024 jam 11.25 di ruang cakra VIII, PN Medan akhirnya di adili akibat perbuatannya yang menista 4gama ,yang mengakibatkan keresahan di tengah masyarakat status nya sekarang adalah TERDAKWA anggota HBB terus mengawasi dan mengawal proses persidangan sampai selesai #SIDANGENTOK #RATUENTOK #sidangratuentok ♬ The Epic – OlexandrMusic
Une loi controversée, des voix étouffées
Jugée selon la loi sur les informations et transactions électroniques (EIT), Thalisa a également écopé d’une amende de 6 200 dollars. Cette législation, souvent critiquée, est utilisée en Indonésie pour poursuivre des internautes accusés de propos offensants, notamment à caractère religieux.
Amnesty International a dénoncé une décision choquante. Pour son directeur, Usman Hamid, cela marque une nouvelle atteinte à la liberté d’expression : « La loi EIT est trop souvent détournée pour réprimer des opinions controversées ou minoritaires. »
Un précédent qui fait jurisprudence
Bien que la majorité des condamnations pour blasphème en Indonésie concernent l’islam, l’affaire Thalisa montre que toutes les confessions peuvent être concernées. Entre 2019 et 2024, plus de 560 personnes ont été poursuivies sous cette loi, renforçant les inquiétudes sur les dérives autoritaires numériques.