
Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont franchi une étape majeure dans leur lutte contre le terrorisme en annonçant la création d’une force militaire conjointe, à l’initiative de l’Alliance des États du Sahel (AES). L’annonce a été faite par Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères, lors d’une conférence à Moscou.
« Notre objectif principal est désormais de constituer une force confédérale sahélienne unie », a-t-il affirmé, soulignant l’urgence de répondre efficacement à la menace terroriste croissante dans la région.
Sécurité, diplomatie et développement : les piliers de l’AES
Cette nouvelle force reposera sur quatre axes stratégiques : la défense, la sécurité, la diplomatie et le développement. Une stratégie globale pour assurer la stabilité régionale tout en redéfinissant les alliances géopolitiques, notamment avec la Russie, désormais perçue comme un partenaire stratégique majeur.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a exprimé la volonté de Moscou de soutenir la formation, l’équipement et l’organisation de cette armée commune.
Des tensions avec l’Ukraine et la CEDEAO
Diop a accusé l’Ukraine de soutenir des groupes terroristes, notamment dans le conflit touareg ayant coûté la vie à des soldats maliens en juillet 2024. Une déclaration forte qui intensifie les tensions diplomatiques. Par ailleurs, le retrait des trois pays de la CEDEAO continue de provoquer des remous.
Un virage diplomatique assumé
Dans un geste significatif, le Niger a annoncé l’ouverture d’une ambassade russe sur son sol, renforçant ainsi les liens entre l’AES et la Russie. Cette décision marque une réorientation stratégique claire loin des alliances traditionnelles africaines, avec un objectif : sécurité et souveraineté régionale retrouvées.