La crise diplomatique entre le Niger et la France continue de s’intensifier. Le 12 décembre 2024, à l’issue d’un conseil des ministres, la junte au pouvoir à Niamey a annoncé avoir déposé une plainte contre Radio France Internationale (RFI). Cette décision intervient après la suspension de la BBC pour une durée de trois mois, marquant une nouvelle étape dans les tensions avec les médias internationaux.
Accusations de « campagne de désinformation »
Dans un communiqué officiel, les autorités nigériennes accusent RFI de mener une « vaste campagne de désinformation » visant à « dresser les populations entre elles » et à « inciter au massacre et au génocide ». Selon la junte, le média français utiliserait des « apatrides » comme relais pour diffuser des messages destinés à déstabiliser le pays.
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Un contexte de tensions croissantes avec les médias internationaux
Cette plainte contre RFI survient dans un climat tendu. Depuis le coup d’État militaire de juillet 2023, qui a renversé le président Mohamed Bazoum, la junte dirigée par le général Abdourahamane Tiani a adopté une posture ferme envers les médias internationaux. En août 2023, RFI et France 24 avaient déjé été suspendues, les autorités les accusant de biaiser leurs reportages et de porter atteinte à la sécurité nationale.
Les implications de cette plainte
En déposant une plainte pour « incitation au génocide », le Niger renforce sa rhétorique contre les médias internationaux, en particulier ceux issus de France. Cette démarche pourrait avoir des répercussions importantes sur les relations entre Niamey et Paris, déjà fragilisées par la crise politique en cours. Elle reflète également la volonté de la junte de contrôler strictement les informations circulant dans le pays.