
Le Mouvement du 23 Mars, plus connu sous l’acronyme M23, est un groupe rebelle actif dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Né en 2012, il s’inscrit dans la longue histoire des conflits armés qui déstabilisent la région du Kivu depuis plusieurs décennies. Son apparition résulte d’un enchevêtrement de tensions politiques, ethniques et géopolitiques impliquant la RDC, le Rwanda et l’Ouganda.
Les racines du M23 : un héritage du CNDP
Pour comprendre l’origine du M23, il faut remonter aux années 2000 avec l’existence du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Ce mouvement rebelle, dirigé par Laurent Nkunda, était principalement composé de combattants tutsis congolais et bénéficiait d’un soutien présumé du Rwanda. Son objectif affiché était de défendre les intérêts de la communauté tutsi menacée en RDC et de lutter contre la présence des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé hutu rwandais basé dans l’est congolais.
En 2009, un accord de paix est signé entre le CNDP et le gouvernement congolais, aboutissant à l’intégration des combattants du CNDP dans les Forces armées de la RDC (FARDC). Cet accord, connu sous le nom de « l’Accord du 23 mars 2009 », devait garantir une réintégration réussie et une meilleure représentation des ex-rebelles au sein de l’armée congolaise.
La naissance du M23 : une mutinerie en 2012
Trois ans après la signature de cet accord, plusieurs anciens membres du CNDP dénoncent son non-respect par le gouvernement congolais. Ils accusent Kinshasa de ne pas avoir tenu ses promesses concernant les grades militaires, le traitement des soldats intégrés et la protection des populations tutsies congolaises. Face à cette situation, une mutinerie éclate en avril 2012 sous la direction de Bosco Ntaganda, un ancien chef militaire du CNDP, et Sultani Makenga.
Les mutins forment alors un nouveau groupe armé, baptisé « Mouvement du 23 Mars » (M23) en référence à l’accord de paix de 2009 qu’ils estiment bafoué. Très rapidement, le M23 gagne du terrain et s’impose comme une force redoutable dans le Nord-Kivu, réussissant même à prendre la ville stratégique de Goma en novembre 2012, une humiliation pour l’armée congolaise et le gouvernement de Joseph Kabila.
Le soutien régional et l’implication du Rwanda et de l’Ouganda
Les Nations Unies et plusieurs ONG internationales accusent le Rwanda et l’Ouganda de soutenir le M23 en fournissant des armes, des financements et un appui logistique. Kigali et Kampala ont toujours nié ces accusations, bien que de nombreux rapports de l’ONU aient mis en évidence des preuves de leur implication. Ce soutien régional a contribué à la puissance militaire du M23 et à sa capacité à mener des offensives éclair contre les FARDC.
La défaite du M23 et son retour sur la scène
En 2013, sous la pression d’une intervention militaire conjointe des FARDC et de la Brigade d’intervention de la MONUSCO, le M23 est défait et contraint à la reddition. Ses chefs trouvent refuge au Rwanda et en Ouganda, tandis que ses combattants sont dispersés.
Cependant, depuis 2021, le M23 a refait surface avec une intensification des combats dans l’est de la RDC. Il a repris plusieurs localités stratégiques, exacerbant les tensions diplomatiques entre la RDC et le Rwanda. Son retour témoigne de la persistance des conflits non résolus et du rôle des acteurs régionaux dans l’instabilité chronique de l’est congolais.
Le M23 est le produit d’une histoire complexe mêlant conflits ethniques, ingérences étrangères et crises politiques internes en RDC. Son émergence en 2012, sa défaite en 2013 et son retour récent montrent que les causes profondes de l’instabilité dans la région du Kivu restent entières. Une solution durable passe nécessairement par un dialogue politique inclusif, une réforme profonde de l’armée congolaise et une coopération régionale sincère pour mettre fin aux cycles de violences qui dévastent l’est de la RDC depuis des décennies.
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