Afrique

Le Niger impose des restrictions strictes d’entrée aux nigérians voyageant avec le passeport de la CEDEAO

Le Niger a mis en place de nouvelles restrictions strictes pour les Nigérians détenant un passeport de la CEDEAO. Désormais, seuls les voyageurs possédant un passeport international valide pourront entrer sur le territoire nigérien. Cette mesure suscite de vives inquiétudes parmi les commerçants et les voyageurs transfrontaliers.

Pourquoi le Niger impose-t-il ces restrictions de voyage ?

Ces nouvelles mesures font suite à la décision du Niger de quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), aux côtés du Mali et du Burkina Faso. Bien que les frontières entre le Niger et le Nigéria restent ouvertes, les autorités nigériennes ont renforcé le contrôle aux postes frontaliers stratégiques comme Illela (Nigéria) et Konni (Niger), impactant directement les échanges commerciaux et les déplacements transfrontaliers.

Les voyageurs nigérians confrontés à des obstacles et du harcèlement

Les autorités nigériennes ne reconnaissent plus le passeport de la CEDEAO comme un document de voyage valide. Selon Alhaji Mansur Abdullah, un commerçant régulier entre le Nigéria et le Niger :

« Il y a une volonté de supprimer le passeport de la CEDEAO pour voyager ici. Nos citoyens sont harcelés et certains ont été refoulés. Un nouveau passeport nigérien est désormais requis pour entrer au Niger. »

D’autres témoignages rapportent que les contrôles aux frontières sont devenus plus stricts, obligeant certains voyageurs à rebrousser chemin.

Corruption et extorsion : un nouveau défi pour les voyageurs

En plus des restrictions, des pratiques de corruption et d’extorsion ont été signalées aux postes frontaliers. Abubakar Isa, un chauffeur commercial sur l’axe Illela-Konni, dénonce des pots-de-vin exigés par les forces de sécurité nigériennes :

« Si vous n’avez pas le nouveau passeport du Niger, ils vous emmènent à leur bureau et vous forcent à payer entre 5 000 et 10 000 CFA avant de vous laisser passer. »

Ces pratiques renforcent les difficultés pour les commerçants et les voyageurs qui dépendent du passage régulier entre les deux pays.

Quel impact sur le commerce et les activités frontalières ?

Malgré ces restrictions, Alhaji Nuhu Abubakar, un commerçant d’Illela, affirme que les activités commerciales continuent normalement. Toutefois, des rumeurs circulent sur une possible interdiction des déplacements en moto entre les deux pays, ce qui pourrait affecter davantage les échanges.

« Nos activités se poursuivent, mais la situation pourrait changer à tout moment. Nous attendons de voir comment les autorités vont agir. »

La CEDEAO réagit-elle à cette situation ?

Contacté sur le sujet, Joel Ahofodji, responsable de la communication de la Commission de la CEDEAO, affirme que l’organisation régionale n’est pas officiellement informée de cette nouvelle politique du Niger.

Cette situation inquiète les commerçants nigérians et les voyageurs transfrontaliers, car elle pourrait marquer un tournant dans les relations entre les deux pays et affecter durablement les échanges économiques.

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