C’est une scène rare en politique : Aleksandar Vucic, le président serbe, a présenté des excuses publiques ce lundi 3 mars 2025 après avoir insulté un journaliste de la chaîne publique RTS. Cet incident intervient dans un contexte de tensions croissantes en Serbie, marqué par un mouvement étudiant de grande ampleur.

Aleksandar Vucic s’excuse : une première en Serbie !

Le chef de l’État a reconnu son dérapage verbal, où il avait traité un journaliste d’« imbécile pactisant avec les manifestants », après la couverture médiatique des récentes protestations étudiantes.
« Indépendamment de la torture que j’endure chaque jour, je n’ai pas le droit de traiter quiconque d’imbécile », a-t-il déclaré dans un communiqué, en s’excusant auprès du peuple serbe et des journalistes de la Radio Télévision de Serbie (RTS).

La RTS répond : « Nous voulons faire notre travail sans pression »

Si les excuses du président ont surpris, elles ne calment pas pour autant la tension. La RTS a dénoncé les tentatives de contrôle des médias, appelant les acteurs politiques à cesser d’exercer des pressions sur les journalistes.
Cette réaction intervient alors que les médias indépendants en Serbie dénoncent régulièrement des ingérences du pouvoir, qui tente de museler la liberté de la presse.

Une Serbie en crise : pourquoi le pays est au bord de l’implosion

Les excuses d’Aleksandar Vucic interviennent dans un climat explosif. Depuis l’effondrement tragique du toit de la gare de Novi Sad en novembre 2024, la colère gronde contre le gouvernement.
Les manifestants dénoncent la corruption, le manque de transparence et l’absence de supervision dans les grands projets de construction, rendant l’administration Vucic directement responsable du drame.

Vucic sous pression : démissions, protestations et avenir incertain

Depuis des mois, la contestation s’amplifie. En janvier 2025, la pression populaire a forcé la démission du Premier ministre, laissant le président Vucic de plus en plus isolé.
Tiraillées entre répression, tentatives de dialogue et accusations d’ingérence étrangère, les autorités cherchent à calmer la situation, mais la rue ne semble pas prête à se taire.