Afrique

Crise en RDC : Felix Tshisekedi fait appel à trois anciens présidents africains

L’est de la République démocratique du Congo (RDC) est en proie à une guerre qui met à l’épreuve la diplomatie africaine. Pour tenter de rétablir la stabilité, Uhuru Kenyatta, Olusegun Obasanjo et Hailemariam Desalegn ont été désignés facilitateurs du processus de paix entre la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).

Un trio stratégique pour une médiation renforcée

Ce comité de facilitateurs réunit des profils complémentaires. Uhuru Kenyatta, déjà impliqué dans le processus de Nairobi, apporte une expertise approfondie sur les groupes armés opérant en RDC. Olusegun Obasanjo, figure de l’autorité morale africaine, a déjà joué un rôle clé dans la médiation entre Kinshasa et des mouvements rebelles comme le CNDP. Hailemariam Desalegn, avec son approche analytique, apporte une structure diplomatique solide au dialogue.

Selon Olivier Nduhungirehe, ministre rwandais des Affaires étrangères, ce trio pourrait favoriser une approche plus équilibrée du conflit RDC-Rwanda et des tensions liées au M23.

Un cessez-le-feu encore incertain

Les facilitateurs ont pour première mission d’harmoniser les efforts diplomatiques de l’EAC et de la SADC. Une réunion ministérielle conjointe est prévue le 28 février, mais des incertitudes persistent sur sa tenue.

Le principal obstacle demeure la demande du Rwanda d’ouvrir un dialogue direct entre Kinshasa et le M23, une exigence catégoriquement rejetée par Félix Tshisekedi. Cette impasse compromet les chances d’un cessez-le-feu rapide.

Le risque d’un retour à zéro des négociations

L’un des défis majeurs pour le trio sera d’éviter un redémarrage total du processus de paix. Le plan de Luanda, adopté en novembre dernier, prévoyait déjà une désescalade progressive du conflit. Un retour à la case départ pourrait aggraver les tensions et prolonger les combats.

Kenyatta Obasanjo Desalegn en RDC
Kenyatta Obasanjo Desalegn

Une situation humanitaire de plus en plus critique

Alors que les négociations diplomatiques stagnent, la situation sur le terrain continue de se dégrader. Les rebelles de l’AFC/M23 contrôlent plusieurs villes stratégiques, dont Goma et Bukavu. Le nombre de déplacés internes explose, avec des centaines de milliers de civils pris au piège des affrontements. Plusieurs pays voisins militent pour le déploiement d’une force hybride pour sécuriser les zones en conflit.

Vers une solution régionale ou une impasse prolongée ?

Le succès du trio Kenyatta-Obasanjo-Desalegn dépendra de sa capacité à concilier les positions de Kinshasa, Kigali et des forces rebelles. Une mobilisation internationale pourrait également peser sur l’issue de cette crise qui menace la stabilité de la région des Grands Lacs.

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