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Corée du Sud : le président Yoon Suk Yeol destitué

Séoul, 5 avril 2025 — La Cour constitutionnelle de Corée du Sud a confirmé ce vendredi la destitution du président Yoon Suk Yeol, quatre mois après sa tentative controversée d’instaurer la loi martiale. Cette décision historique, rendue à l’unanimité des juges, marque un tournant décisif pour la démocratie sud-coréenne.

Yoon Suk Yeol destitué : élection présidentielle anticipée sous 60 jours

La destitution immédiate de Yoon Suk Yeol entraîne la convocation d’une élection présidentielle anticipée dans un délai de 60 jours. Le grand favori du scrutin est Lee Jae-myung, chef de l’opposition, qui a salué une décision « salvatrice pour la démocratie sud-coréenne ».

Dans son arrêt de 23 minutes, la Cour a déclaré que le président avait violé la Constitution, notamment en mobilisant l’armée et la police pour empêcher le Parlement d’exercer ses prérogatives. La tentative de Yoon d’imposer la loi martiale est qualifiée par la Cour de menace grave contre l’État de droit.

La justice sud-coréenne dénonce des violations constitutionnelles majeures

Selon la Cour, le président Yoon Suk Yeol a enfreint la neutralité des forces armées en les utilisant à des fins politiques, ce qui constitue une violation grave de la gouvernance démocratique.

« Les actes inconstitutionnels et illégaux du président trahissent la confiance du peuple et ne peuvent être tolérés », a déclaré le président de la Cour, Moon Hyung-bae.

Dans la foulée, le ministère de la Défense a ordonné le retrait immédiat de tous les portraits du président destitué dans les installations militaires du pays.

Réactions populaires : entre soulagement et colère

La décision a été suivie en direct par des millions de citoyens sud-coréens. Des milliers de manifestants se sont rassemblés dans les rues de Séoul, exprimant leur joie et leur soulagement. Des scènes d’émotion ont envahi les places publiques.

« Nous avons pleuré de joie. La démocratie a triomphé ! », a confié Kim Min-ji, 25 ans, à l’AFP.

Mais la polarisation du pays reste forte : des manifestants pro-Yoon ont également protesté violemment, certains allant jusqu’à menacer les juges de la Cour. La police a dû intervenir et procéder à plusieurs arrestations.

Un climat politique explosif depuis la loi martiale de décembre

Élu en 2022, Yoon Suk Yeol, ancien procureur, n’a jamais disposé de majorité parlementaire. Isolé et impopulaire, il avait tenté un coup de force dans la nuit du 3 au 4 décembre 2024, en proclamant la loi martiale pour, selon ses mots, « contrer les forces communistes » et « restaurer l’ordre ».

Des députés avaient alors bravé l’encerclement militaire pour voter l’abrogation immédiate de cette mesure, mettant fin à cette dérive autoritaire.

Arrêté en janvier, Yoon a été inculpé pour insurrection, un crime passible de la peine de mort. Son procès pénal a débuté en février. Remis en liberté provisoire pour vice de procédure, il demeure dans l’attente d’un jugement définitif.

La démocratie sud-coréenne en résistance

Pour de nombreux observateurs, cette crise politique majeure prouve la résilience des institutions démocratiques sud-coréennes.

« Le système a tenu. La démocratie sud-coréenne a survécu à une tentative de coup d’État », analyse Byunghwan Son, politologue à l’Université George Mason.

La communauté internationale, bien que prudente, salue dans l’ensemble une victoire de l’État de droit.

 

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