Depuis le 29 janvier 2025, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ne font plus partie de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Malgré cette rupture, l’organisation régionale a annoncé que les citoyens et les entreprises des trois pays sahéliens bénéficieront encore de la libre circulation des biens et des personnes « jusqu’à nouvel ordre ».
Selon un communiqué officiel de la CEDEAO, les ressortissants des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) pourront continuer à circuler sans visa, utiliser leurs passeports et cartes d’identité CEDEAO, et profiter des avantages du Schéma de libéralisation des échanges commerciaux (SLEC).
Pourquoi la CEDEAO maintient une coopération économique temporaire avec l’AES ?
Le maintien des échanges commerciaux et de la libre circulation vise à éviter une rupture brutale des relations économiques et sociales. Toutefois, cette mesure reste temporaire et pourrait être réévaluée lors des prochaines réunions ministérielles et sommets des chefs d’État.
En parallèle, l’AES a déclaré en décembre 2024 qu’elle n’imposera pas de visas aux citoyens de la CEDEAO, tout en se réservant le droit de restreindre l’entrée des « immigrants inadmissibles ».
Impacts économiques : Investissements et flux financiers en question
Les conséquences économiques de cette séparation préoccupent les investisseurs. En effet, le Burkina Faso, le Mali et le Niger détenaient ensemble 6,29 % du capital de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC). À fin 2023, cette institution avait investi 4,17 milliards de dollars dans la région, finançant des projets d’infrastructures majeurs tels que les Barrages hydroélectriques de Samendeni (Burkina Faso) et de Taoussa (Mali), le Nouvel aéroport de Donsin (Burkina Faso) et le Barrage de Kandadji (Niger)
Avec le retrait des trois pays, un rééquilibrage du capital de la BIDC pourrait être nécessaire, entraînant une redirection des investissements vers les autres États membres.
Vers une nouvelle banque d’investissement pour l’AES ?
Pour compenser leur exclusion des financements de la CEDEAO, les pays sahéliens ont annoncé la création imminente d’une banque d’investissement dédiée à leurs propres projets. Cette initiative vise à renforcer leur autonomie économique et à attirer de nouveaux partenaires financiers internationaux.
L’avenir des relations AES-CEDEAO : à quoi s’attendre ?
Bien que la libre circulation et les échanges commerciaux soient maintenus, cette situation pourrait évoluer en fonction des négociations en cours. Les investisseurs et les entreprises opérant dans la région doivent suivre de près les décisions des prochains sommets de la CEDEAO, qui détermineront le futur cadre commercial entre l’AES et la CEDEAO. De nouvelles règles seront mises en place pour les entreprises et les travailleurs transfrontaliers et pour l’impact sur les grands projets d’infrastructure et de développement
Opportunités et incertitudes pour les acteurs économiques
Si le maintien du libre-échange entre la CEDEAO et l’AES est un signal positif pour les investisseurs, il reste une solution provisoire. À terme, les relations économiques entre les deux blocs dépendront des décisions politiques et stratégiques qui seront prises dans les prochains mois.
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