Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko n’y est pas allé du dos de la cuillère lors de son discours devant le mouvement des jeunes de son parti le 9 juin dernier.
Lors de cette rencontre, le leader du PASTEF a évoqué les dossiers prioritaires de son gouvernement. Une chasse aux sorcières sera donc engagée contre tous ceux qui ont détourné les deniers publics, en indexant notamment les entreprises de presse, a promis le premier ministre sénégalais.
- LIRE AUSSI _ Sénégal : premier revers politique pour Ousmane Sonko
- LIRE AUSSI _ Justice : Ousman Sonko condamné à 20 ans de prison
- LIRE AUSSI _ Diomaye Faye menacé par un coup d’Etat ? le Général Souleymane Kandé se rebelle
“Ceux qui ont pillé les deniers publics vont payer”, a-t-il déclaré. Le PM accuse les entreprises de presse qui ont une dette fiscale vis-à-vis de l’État de détournement de fonds.
Cette déclaration de Sonko a suscité de vives réactions. Le président du Conseil des éditeurs de presse du Sénégal, Mamadou Ibra Kane, s’est inscrit en faux contre les accusations de détournement de fonds et a précisé la spécificité du secteur de la presse en matière fiscale.
En effet, la presse sénégalaise crie au loup, depuis le début de la pandémie de Covid-19, sur sa situation financière précaire. Elle appellait le gouvernement précédent à une révision de son modèle de financement, notamment en ce qui concerne la publicité. Face à des promesses difficiles à tenir, le directeur du journal en ligne e-Media, Alassane Samba Diop, considère les propos du premier ministre comme une diversion pour détourner l’attention des véritables enjeux.
Tant la société civile que l’opposition appellent le Premier ministre à des actions concrètes plutôt qu’à de simples promesses tout en rappelant la nécessité de solutions pour renforcer la presse plutôt que de proférer des menaces poursuites.