L’opération de retrait des troupes françaises du Niger sera lancée « dans la semaine », a annoncé l’état-major des armées, ce jeudi. Sous la pression des nouvelles autorités nigériennes, Emmanuel Macron avait annoncé il y a plus d’une semaine leur départ « d’ici la fin de l’année ». En réplique, le régime militaire a insisté que cela se fasse à ses « conditions ».
Leur retrait avait été annoncé par Emmanuel Macron lors d’une interview télévisée, dimanche 24 septembre. L’état-major des armées annonce, ce jeudi 5 octobre 2023, que les soldats français allaient quitter le Niger « dans la semaine ».
« Nous allons lancer l’opération de désengagement en bon ordre, en sécurité et en coordination avec les Nigériens », a indiqué l’état-major dans son communiqué avant de préciser que « cette manœuvre doit permettre le retour de l’ensemble des militaires en France, avant la fin de l’année ».
1 500 soldats français encore au Niger
Ce retrait intervient à l’issue d’un bras de fer de plus de deux mois avec le régime militaire issu du coup d’État du 26 juillet contre le président Mohamed Bazoum.
Au total, 1 500 soldats français sont encore présents dans le pays, à raison de 1 000 soldats et aviateurs sur la base aérienne française de Niamey et 400 à Ouallam et Ayorou (nord-ouest), aux côtés des Nigériens, dans la zone dite des « trois frontières » entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, sanctuaire du groupe Etat islamique.
Les militaires déployés sur les bases avancées devraient être les premiers à se désengager. Un schéma similaire à celui du Mali, où le retrait français avait commencé par les trois emprises les plus au nord du pays.
Fin de 10 ans de coopération
« Nous ferons ce qui est planifié, cela se déroulera conformément à la planification », assure l’état-major français. « Nous prenons les dispositions pour assurer la sécurité des gens engagés dans la manœuvre », a-t-il précisé, en particulier sur la route qui relie les bases avancées à la capitale.
Cette opération de retrait s’annonce complexe : le Niger servait depuis 2013 de plateforme de transit pour les opérations antiterroristes menées au Mali, avant de devenir le cœur du dispositif français dans la région après le retrait forcé des troupes françaises du Mali et du Burkina Faso, depuis l’été 2022.
Après le retrait de ces troupes et dix années d’opération militaire antiterroriste dans le Sahel, le France ne disposera désormais que d’une présence au Tchad (1 000 soldats) dans cette région.