Aux Seychelles, le dirigeant du principal parti d’opposition, Patrick Herminie, a été mis en examen lundi dans le cadre d’une enquête ouverte notamment pour des soupçons de « sorcellerie ».

Patrick Herminie qui a été président de l’Assemblée nationale entre 2007 et 2016, ainsi que six autres Seychellois et un ressortissant tanzanien, ont été inculpés dans le cadre d’une enquête ouverte pour « sorcellerie » ainsi que pour des actes « non-naturels et superstitieux ».

Retour sur les faits

C’est l’interpellation le jeudi 21 septembre 2023 d’Alli Said, un ressortissant tanzanien à l’aéroport international des Seychelles qui déclenché la procédure de mise en accusation pour sorcellerie.

Le nom de M. Herminie a été retrouvé sur le téléphone du ressortissant tanzanien, arrêté fin septembre à l’aéroport international des Seychelles en possession notamment de pierres, de petites bouteilles contenant un liquide brunâtre, d’un assortiment de poudres et d’un certain nombre de documents contenant un langage et des symboles décrits comme sataniques, selon la Seychelles News Agency.

Les procureurs ont affirmé que les symboles figurant sur ces documents étaient similaires à d’autres retrouvés dans des lieux vandalisés dans l’archipel, notamment des églises catholiques.

Lors de l’interrogatoire du ressortissant tanzanien que les noms de plusieurs suspects seychellois ont été mentionnés. Ces personnes ont ensuite été appréhendées.

Il s’agit du docter Patrick Herminie, d’Yvon Legaie de Ma Joie, de Jules Radegonde de La Digue, Kde enneth Evenor de Grand Anse Mahé, de Simon Dine d’Anse aux Pins, de Marcel Naiken de Baie Lazare et de Bashir Umarji de Quincy Village.

Une « décision qui vient directement de la présidence »

M. Herminie avait été arrêté vendredi au siège de son parti et son bureau perquisitionné, avant d’être relâché.

Après son inculpation lundi, l’homme politique a été laissé en liberté en échange d’une caution de 30 000 roupies seychelloises (environ 1.402.420 Franc CFA). Toutefois, il comparaîtra de nouveau devant la justice le 3 novembre.

Le chef du parti United Seychelles  a dénoncé une décision politique. « Pour moi, il s’agit d’une décision qui vient directement de la présidence de M. Ramkalawan », le chef de l’État, a déclaré vendredi à la presse M. Herminie.

Pour rappel, il a annoncé il y a quelques mois son intention de se présenter aux élections présidentielles de 2025.